书评内容会自动聚合在本帖中作者: 传说中 时间: 2013-8-2 08:51
" Le coup de foudre est une hypnose : je suis fasciné par une image (...) L'épisode hypnotique, dit-on, est ordinainairement précédé d'un état crépusculaire : le sujet est en quelque sorte vide, disponible, offert sans le savoir au rapt qui va le surprendre. "
" je ne tombe jamais amoureux, que je ne l'aie désiré, la vacance que j'accomplis en moi (...) n'est rien que ce temps, plus ou moins long, où je cherche des yeux, autour de moi, sans en avoir l'air, qui aimer. "
" Il y a un leurre du temps amoureux ( ce leurre s'appelle : roman d'amour ). Je crois ( avec tout le monde ) que le fait amoureux est un " épisode ", doté d'un commencement ( le coup de foudre ) et d'une fin ( suicide, abandon, désaffection, retraite, couvent, voyage, etc. ). Cependant la scène initiale au cours de laquelle j'ai été ravi, je ne fais que la reconstituer : c'est un après coup. "
" Je reconstruis une image traumatique, que je vis au présent, mais que je conjugue ( que je parle ) au passé : " je le vis, je rougis, je plis à sa vue. Un trouble s'éleva dans mon me éperdue " : le coup de foudre se dit toujours au passé simple : car il est à la fois passé ( reconstruit ) et simple ( ponctuel ) : c'est, si l'on peut dire : un immédiat antérieur. "
" Bien que le discours amoureux ne soit qu'une poussière de figures qui s'agitent selon un ordre imprévisible à la manière des courses d'une mouche dans une chambre, je puis assigner à l'amour, du moins rétrospectivement, imaginairement, un devenir réglé : c'est par ce fantasme historique que parfois j'en fais : une aventure. "
" La course amoureuse parat alors suivre trois étapes ( ou trois actes ) : c'est d'abord, instantanée, la capture ( je suis ravi par une image ) ; vient alors une suite de rencontres ( rendez-vous, téléphones, lettres, petits voyages ), au cours desquelles j' " explore " avec ivresse la perfection de l'être aimé, c'est-à-dire l'adéquation inespérée d'un objet à mon désir : c'est la douceur du commencement, le temps propre de l'idylle...."
..." Ce temps heureux prend son identité ( sa clture ) de ce qu'il s'oppose ( du moins dans le souvenir ) à la " suite " : " la suite ", c'est la longue tranée de souffrances, blessures, angoisses, détresses, ressentiments, désespoirs, embarras et pièges dont je deviens la proie, vivant alors sans cesse sous la menace d'une déchéance qui frapperait à la fois l'autre, moi-même et la rencontre prestigieuse qui nous a d'abord découverts l'un à l'autre. "
" Il est des amoureux qui ne se suicident pas : de ce " tunnel " qui suit la rencontre amoureuse, il est possible que je sorte : je revois le jours, soit que je réussisse à donner à l'amour malheureux une issue dialectique ( gardant l'amour, mais me débarrassant de l'hypnose ), soit qu'abandonnant cet-amour-là, je me remette en course, cherchant à réitérer, avec d'autres, la rencontre dont je garde l'éblouissement : car elle est de l'ordre du " premier plaisir " et je n'ai de cesse qu'elle ne revienne : j'affirme l'affirmation, je recommence, sans répéter. "
" Dans la rencontre, je m'émerveille de ce que j'ai trouvé quelqu'un qui, par touches successives et à chaque fois réussies, sans défaillance, achève le tableau de mon fantasme ; je suis comme un joueur dont la chance ne se dément pas et lui fait mettre la main sur le petit morceau qui vient du premier coup compléter le puzzle de son désir. "
" C'est une découverte progressive ( et comme une vérification ) des affinités, complicités et intimités que je vais pouvoir entretenir éternellement ( à ce que je pense ) avec un autre, en passe de devenir, dès lors, " mon autre " "
" A chaque instant de la rencontre, je découvre dans l'autre un autre moi-même : vous aimez ceci ? Tiens, moi aussi ! Vous n'aimez pas a ? Moi non plus ! "
" le retentissement fait de l'écoute un vacarme intelligible, et l'amoureux un écouteur monstrueux, réduit à un immense organe auditif - comme si l'écoute elle-même entrait en état d'énonciation : en moi, c'est l'oreille qui parle. "
" Lorsque deux sujets se disputent selon un échange réglé de répliques et en vue d'avoir le " dernier mot ", ces deux sujets sont déjà mariés : la scène est pour eux l'exercice d'un droit, la pratique d'un langage dont ils sont copropriétaires ; chacun son tour, dit la scène ; ce qui veut dire : jamais toi sans moi, et réciproquement. "
" L'accord est logiquement impossible dans la mesure où ce qui est discuté, ce n'est pas le fait ou la décision, c'est-à-dire quelque chose qui est hors du langage, mais seulement ce qui précède "
" La scène est comme la Phrase : structurellement, rien n'oblige à l'arrêter "
" Insignifiante, la scène lutte cependant avec l'insignifiance. Tout partenaire d'une scène rêve d'avoir le dernier mot. Parler en dernier, " conclure ", c'est donner un destin à tout ce qui s'est dit (...) la scène se déroule en vue de ce triomphe : il ne s'agit nullement que chaque réplique concoure à la victoire d'une vérité et construise peu à peu cette vérité, mais seulement que la dernière réplique soit la bonne : c'est le dernier coup de dés qui compte. "
" Pour que le sujet de la scène se pourvoie d'un dernier mot vraiment péremptoire, il ne faut pas moins que le suicide "
" Freud à sa fiancée : " La seule chose qui me fasse souffrir, c'est d'être dans l'impossibilité de te prouver mon amour ". Et Gide : " Tout dans son comportement semblait dire : puisqu'il ne m'aime plus, rien ne m'importe. Or, je l'aimais encore, et même je ne l'avais jamais tant aimée ; mais le lui prouver ne m'était pas possible. C'était bien là le plus affreux ".
Les signes ne sont pas des preuves, puisque n'importe qui peut en produire de faux ou d'ambigus. "
" Tout ce qui, de l'autre, ne me concerne pas, me parat étranger, hostil ; j'éprouve alors à son égard un mélange d'effroi et de sévérité : je crains et je réprouve l'être aimé, dès lors qu'il ne " colle " plus à son image. "
" Ainsi, curieusement, la " liberté " de l'autre à " être lui-même ", je la ressens comme un entêtement pusillanime. Je vois bien l'autre comme tel - je vois le tel de l'autre -, mais dans le champ du sentiment amoureux, ce tel m'est douleureux, parce qu'il nous sépare et que, une fois de plus, je me refuse à reconnatre la division de notre image, l'altérité de l'autre. "
" J'accède alors ( fugitivement ) à un langage sans adjectifs. J'aime l'autre non selon ses qualités ( comptabilisées ), mais selon son existence ; par un mouvement que vous pouvez bien dire mystique, j'aime, non ce qu'il est, mais : qu'il est. (...) de même que le mystique se rend indifférent à la sainteté ( qui serait encore un attribut ), de même, accédant au tel de l'autre, je n'oppose plus l'oblation du désir : il me semble que je puis obtenir de moi de désirer l'autre moins et d'en jouir plus. "
" Ce n'est pas seulement besoin de tendresse, c'est aussi besoin d'être tendre pour l'autre : nous nous enfermons dans une bonté mutuelle, nous nous maternons réciproquement ; nous revenons à la racine de toute relation, là où besoin et désir se joignent. "
" Le geste tendre dit : demande-moi quoi que ce soit qui puisse endormir ton corps, mais aussi n'oublie pas que je te désir un peu, légèrement, sans vouloir rien saisir tout de suite. "
" La tendresse, de droit, n'est pas exclusive, il me faut donc admettre que ce que je reois, d'autres le reoivent aussi ( parfois le spectacle même m'en est donné ). L作者: 传说中 时间: 2013-8-6 13:14
如果不是他,我大约不会在今天想起来继续读恋人絮语。解构主义的文本最大的好处之一就是你可以从任何一页翻起,或者只是打开和你“相关的”那一章就读起来,不需要考虑前因后果,而是直奔主题。在这个效率至上的时代,对于我这样被很好的训练过什么是效率第一的人,这样的阅读方式实在省心。
和我有关的那一章是:Sobria Ebrietas -- 拉丁语,有节制的醉。我好不容易才忍住不要把整一章都摘抄出来。 他完整地描述了我这几个月的心理状态,对于他的感情,和与自己的对话。